Inspire Greatness
Yves Roland ALLIMAN
Massogbè TOURE DIABATE, PDG de SITA SA est devenue une capitaine d’industrie qui relève quelques-uns des défis les plus actuels des pays africains : industrialisation et émancipation économique des femmes.
Massogbè TOURE DIABATE, Entrepreneure d’élite et bâtisseuse discrète.
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C’est un exemple de combativité, d’ardeur et de passion pour son travail. Dans un environnement socioéconomique où l’entrepreneuriat féminin tarde encore à atteindre les plus hautes cimes, elle a réussi malgré tout, à inscrire son nom en lettres d’or au firmament des bâtisseurs de l’économie Ivoirienne. Et ce, en faisant de la culture de la noix de cajou, une véritable filiale du secteur agricole, contribuant ainsi à faire de la Côte d’Ivoire, le premier producteur mondial de noix de cajou. Massogbè TOURE DIABATE, PDG de SITA SA est devenue une capitaine d’industrie qui relève quelques-uns des défis les plus actuels des pays africains : industrialisation et émancipation économique des femmes.
Même si elle refuse de considérer son histoire comme une success story, il faut avouer qu’elle est une pionnière dans l’industrie de la transformation de l’anacarde. Et le chemin n’aura jusqu’ici jamais été facile. Entre préjugés, moqueries, incompréhensions, difficultés permanentes liées à plusieurs facteurs, elle a su faire montre de ses qualités de travailleuse, de femme déterminée et engagée pour bâtir un véritable projet agro-industriel qui tient surtout compte du bonheur de sa communauté et celui de son pays.
Native de la ville d’Odienné, dans le nord de la Côte d’Ivoire, mariée et mère, il faut dire qu’elle a très tôt développé le goût de l’entrepreneuriat et de l’autonomie financière. Tout démarre en effet en 1981 lorsqu’elle démissionne de son poste de cadre commercial dans une multinationale pour former une coopérative avec des femmes rurales de sa communauté : La Coopérative des Planteurs d’Anacardier de Côte d’Ivoire (COPLACI). En créant une plantation test de 5 hectares d’anacardiers, elle était certainement loin de s’imaginer qu’un peu plus de 30 ans plus tard, la plantation s’agrandirait et atteindrait une superficie de pas moins de 300 ha. Un premier succès amplement mérité qu’elle doit à la persévérance, au courage, à l’ardeur au travail et surtout à son Epoux et à sa famille.
Grâce à son audace, plus de 30 000 ha d’anacardiers ont été jusqu’ici plantés contre 120 ha en 1980. Autant dire que c’est un gros challenge qu’elle a su relever en y infusant une plus-value humaine qui change les choses : sa grande générosité. En femme visionnaire, elle perçoit dès le début du troisième millénaire, la nécessité de relever le défi de l’industrialisation car celui-ci contribuerait davantage au développement de l’économie Ivoirienne via la transformation de la production de la noix de cajou. Une idée ingénieuse qui viendra résoudre un autre problème social crucial, celui du chômage et lui permettra également de faire son entrée dans le secteur bancaire via la création de la microfinance CEDAICI (Caisse d’épargne pour le développement agricole et industriel de Côte d’Ivoire), au capital de 500 millions de francs CFA en 2013.
Autant de performances qui lui ont valu plusieurs distinctions à la fois nationales et internationales telles que le Prix de la meilleure femme entrepreneure industrielle de Côte d’Ivoire, le Prix du meilleur Eleveur SARA 97 ou encore la Chevalière de l’Ordre français du mérite agricole en 2014. Sur le plan associatif, son engagement est tout aussi grandiose tant elle est membre et responsable de plusieurs organismes. Militante engagée et Directeur de l’ABR depuis 2018 où elle fut cooptée au Conseil d’Administration à Abuja, elle est à ce jour la Directrice pays d’ABR COTE D’ IVOIRE, depuis Février 2020. Par ailleurs viceprésidente de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) dont elle la seule femme membre du directoire, elle préside également la commission développement de l’entrepreneuriat féminin (CDEF) de la CGECI.
Rédigé par: Christian OTSONG