Jean-Luc KONAN, le banquier des PME africaines

Sa passion pour la banque et la finance, il l’a dans le sang et ce depuis le sein de sa mère qui, n’aurait certainement jamais imaginé qu’en inscrivant son effigie sur la pièce de 25 FCFA, l’enfant qu’elle portait au moment de la prise de ce cliché, deviendrait à 51 ans, une icône de la finance africaine. Un véritable visionnaire qui, en faisant une étude analytique comparative des politiques de financement des PME americaines contre celles de l’Afrique, a très vite compris qu’il y avait urgence de mettre en place une solution de financement plus efficace et fiable capable de conduire sereinement les PME et les entrepreneurs africains, vers une croissance rapide et durable. Lui, c’est Jean-Luc KONAN, PDG de COFINA Groupe & Chairman de Neemba, concessionnaire officiel des produits Caterpillar dans onze pays d’Afrique de l’Ouest.

Entre passion et excellence académique : les premières marques dans le monde de la finance

Né le 31 mars 1973, en Côte d’Ivoire, Jean-Luc KONAN est passionné par la finance et l’histoire dès son plus jeune âge. Les rêves pleins dans la tête et l’envie de marquer positivement son environnement, il se forge un parcours académique impressionnant.

Après un diplôme supérieur en management obtenu à l’Institut Supérieur de Gestion (ISG) de Paris en 1996, il enrichit son savoir à l’université Paris Descartes avec un DESS en banque et finance, puis à l’École Supérieure de Commerce de Toulouse où il décroche un master en ingénierie financière. Ces fondations solides tracent la voie d’une carrière riche qui va très vite démarrer tant il est talentueux.

Ainsi, en 1996, alors qu’il est encore étudiant, Jean-Luc entre chez Arthur Andersen comme auditeur au département audit et contrôle. Pendant plus de quatre ans, il y perfectionne son expertise avant de rejoindre Citibank en Afrique du Sud, où il se spécialise dans l’analyse des risques de crédit et l’exposition sectorielle. Cette étape est déterminante : elle aiguise son regard critique et stratégique. Des qualités qui lui ouvriront les portes de Barclays en 2004.

À Barclays, il dirige la division Afrique de l’Ouest et Centrale du département Extended Coverage Countries (ECC) pendant plus de 3 ans. Il y réalise une performance significative. Il parvient à bien gérer son portefeuille d’une valeur de 600 millions de dollars US et il réussit la structuration de financements dans 17 pays dans lesquels la banque ne disposait d’aucune implantation physique.

Un succès remarquable qui lui permet d’illuminer la notoriété qu’il construit depuis 10 ans déjà et démontre à suffire ses capacités managériales porteuses de fruits et chargées d’engagement et d’innovation.

En Avril 2007, il devient directeur de projet chez Ecobank. Malheureusement il n’y restera pas longtemps. Un an à peine mais largement suffisant pour qu’il parvienne à consolider sa compréhension des marchés africains puisqu’il y supervise la coordination des activités de banque d’investissement dans la sous-région Afrique centrale.

Une ascension spectaculaire chez UBA et la naissance d’une vision : COFINA et la Mésofinance

En Avril 2009, c’est un homme pétri d’expérience et de connaissances qui débarque chez UBA. Son impact est d’ailleurs immédiat. À la tête des filiales du Gabon puis du Sénégal, il réalise des prouesses remarquables. Six mois seulement après son ouverture, UBA Gabon, issu d’une création ex nihilo dont il a piloté de bout en bout, devient rentable.

Quant à UBA Sénégal, il transforme l’institution en la deuxième filiale africaine la plus rentable, la faisant passer de la 19e à la 8e place des banques sénégalaises en seulement deux ans. Ces exploits lui valent des distinctions prestigieuses : Banquier de l’année au Sénégal par The Banker Magazine en 2012 et Global Finance en 2013.

Fort de son expérience et convaincu que l’Afrique mérite des solutions financières adaptées, il prend la décision de quitter UBA pour créer, en 2014, la Compagnie Financière Africaine (COFINA). Il répond ainsi à un problème fondamental : le « chaînon manquant » entre la microfinance et la banque classique. COFINA devient rapidement une référence en mésofinance, facilitant l’accès des PME et entrepreneurs aux crédits indispensables à leur croissance. Ce modèle innovant incarne une vision ambitieuse : rétablir la confiance entre les banquiers et les entrepreneurs.

10 plus-tard, COFINA est présente dans neuf pays dont 8 africains et un européen, la France. Au 31 Décembre 2023, le groupe affiche des performances qui sont bien à l’image de la vision de son PDG : plus de 2 000 employés, 160 000 projets financés depuis son démarrage, 255 milliards de FCFA d’encours de dépôts, 325 000 clients, 287 milliards de FCFA d’encours de crédits, 1 494 milliards de FCFA de production totale de crédits depuis son démarrage et 416 milliards de FCFA total bilan en 2023.

Et il aurait bien pu s’arrêter dans ce secteur bancaire et financier qu’il maîtrise si bien. Mais que nenni ! C’est mal connaître cet homme qui détient en réalité une vision qui va au-delà du secteur bancaire : contribuer de manière pratique et véritable à la transformation économique du continent qui l’a vu naître et grandir.

Dans un contexte marqué par des volontés multiples de développement de l’Afrique et alors que certains pensent qu’il est primordial que les talents africains contrôlent directement des secteurs clés afin de faciliter son essor, Jean-Luc décide en 2022 d’étendre son influence à d’autres secteurs. Il acquiert ainsi la concession Caterpillar dans 11 pays d’Afrique de l’Ouest.

Un réseau précédemment connu sous le nom de JA Delmas et qu’il rebaptise en Neemba. Cet empire industriel reflète son leadership visionnaire, consolidant son rôle de capitaine d’industrie panafricain.

Engagement & Distinctions

Jean-Luc KONAN n’est pas qu’un homme de chiffres. Il est aussi un acteur engagé dans la réforme et l’éducation financière. Conseiller technique pour le ministère de l’Industrie en Côte d’Ivoire, il a participé à la réforme du code des investissements. Conférencier aguerri, il collabore également avec des institutions telles que le FMI, la Banque mondiale et le PNUD, partageant son expertise sur le financement des PME et la microfinance.

Ses réalisations lui ont d’ailleurs valu de multiples honneurs : Prix du Banquier de l’année (2012, 2013), Prix Bâtisseur de l’Économie Africaine (2018), Prix National d’Excellence (2019), Officier de l’Ordre National du Mérite de Côte d’Ivoire ou encore membre du Top 100 des dirigeants d’entreprises d’Afrique Francophone en 2023 by Favikon et les entreprises 35°Nord & 35°Ouest.

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