Tony Elumelu, le banquier philanthrope.

Inspire Greatness

Yves Roland ALLIMAN

Suivant son parcours, l’homme a fait montre de ses capacités intrinsèques pour décrocher un poste d’analyste débutant à la All States Trust Bank pourtant réservé à cette époque à un diplômé 2.1. Son savoir-faire et sa détermination lui ont valu quelques temps après le mérite d’accéder au poste de directeur de succursale dès l’âge de 27 ans.
Tony Elumelu, le banquier philanthrope.

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Tony Elumelu, malgré son résultat de deuxième classe inférieur (2 : 2) obtenu à l’Université d’État de Bendel, est un modèle de réussite impressionnant. D’origine nigériane, né en 1963, il se comptait déjà en 2015 au nombre des milliardaires du continent africain, occupant le 31e rang avec une fortune estimée à cette époque à 700 millions de dollars, selon le magazine Forbes.

L’histoire de Tony Elumelu est à la fois séduisante et inspirante. Car l’on peut tirer comme leçon que les qualifications académiques ne doivent pas être un frein, sinon un facteur limitant pour se réaliser.
Suivant son parcours, l’homme a fait montre de ses capacités intrinsèques pour décrocher un poste d’analyste débutant à la All States Trust Bank pourtant réservé à cette époque à un diplômé 2.1. Son savoir-faire et sa détermination lui ont valu quelques temps après le mérite d’accéder au poste de directeur de succursale dès l’âge de 27 ans.
Dans ses propos cités par le magazine en ligne, Business Elites Africa, il a déclaré : “J’étais travailleur, énergique, créatif et priorisé pour faire avancer les choses. Mes patrons, Toyin Akin-Johnson et Ebitimi Banigo ayant remarqué, puis cru en moi, ils ont tenté ma chance en me nommant directeur de succursale après un temps incroyablement court à la banque. Ils ont reconnu en moi les matières premières nécessaires pour faire un bon leader et étaient prêts à investir en moi et dans mes capacités “.
Un succès fulgurant
Tony Elumelu a connu un succès fulgurant grâce au rachat de Crystal Bank Limited, alors au bord de la faillite en 2007. En tant que PDG à l’âge de 34 ans, il réussit à remonter les voyants de la banque au vert en s’appuyant sur le concept d’échange de créances contre des actions, pour attirer la confiance des grands déposants et l’a rebaptisé Standard Trust Bank. Le véritable exploit avec ce concept marketing introduit pour la première fois dans le système bancaire du Nigéria lui a valu encore des points pour diriger en 2005 la fusion avec la 3ème banque du pays à l’époque, la United Bank of Africa tout en conservant le nom UBA.
Doté d’un charisme de manager chevronné, il a conduit la nouvelle banque fusionnée en tant que PDG à sa mutation en une banque panafricaine présente dans une vingtaine de pays ainsi qu’aux qu’aux États-Unis et en Europe. En 2010, au moment de son départ à l’âge de 47 ans pour conserver le poste de président, UBA affichait une performance solide avec 12 milliards de dollars d’actifs, une capitalisation boursière de 2 milliards de dollars et plus de 10 000 employés.

Il s’est ensuite hissé à une autre échelle pour devenir un investisseur tous azimuts. Au-delà de UBA, l’homme d’affaires a des intérêts dans plusieurs sociétés, dont Transcop Nigeria Plc, un consortium de premier plan dans l’hôtellerie, l’agriculture, la production de pétrole et la production d’électricité. Avec une part de 22,2% dans Transcorp (5,7 milliards d’actions détenues à titre privé, le reste via Heirs Holdings), il se positionne comme le plus grand actionnaire individuel d’une valeur de 30,7 milliards de nairas en 2013. En outre, il a également à son actif la création de Heirs Holding, une société familiale dans le domaine du pétrole et gaz et bien d’autres.

Les résultats excellents affichés par UBA au titre de l’exercice clos le 31 décembre 2021 viennent conforter le leadership de cet investisseur multidimensionnel. En effet, les conclusions du rapport ont indiqué un résultat net de 119 milliards de nairas, soit 171 milliards FCFA en 2021, ce qui donne un bénéfice de 8,7% comparativement par rapport à 2020.
Il est également philanthrope, à travers la création en 2010 de la Fondation qui porte son nom. Ainsi, il a contribué à l’accompagnement de plusieurs entrepreneurs (environ 7 520) du continent à développer leurs activités en vue de leur autonomisation.
[Source SIKA FINANCE, Narcisse ANGAN]

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