Inspire Greatness
Yves Roland ALLIMAN
A observer de près son parcours, ses actions et ses réalisations quotidiennes, on peut effectivement l’identifier à la célèbre assertion de Pierre Corneille : «Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années ».
Sefora KODJO, une perle rare engagée dans la promotion du leadership féminin.
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Son succès n’est pas dû à un coup du hasard ou de la chance. Si elle en est là aujourd’hui, c’est tout simplement grâce à son travail acharné, sa passion pour l’humanitaire et sa détermination à contribuer au développement de la femme. Dans un système africain où certains dirigeants doutent encore des capacités des jeunes et tardent à leur attribuer la confiance qu’ils méritent, elle a su démontrer qu’elle pouvait braver tous les préjugés sociaux liés surtout à son genre afin de se hisser parmi les flèches d’or qui luttent au quotidien pour le développement de l’Afrique. Elle, c’est Sefora KODJO, l’une des figures incontournables de la promotion du genre féminin en Côte d’Ivoire et en Afrique. Croyante, déterminée, rigoureuse et passionnée de mode, son objectif est de faire en sorte que les femmes aient plus d’accès à des instances de prise de décision mais également de réduire les injustices basées sur le genre, préparer une relève féminine dynamique et avertie à travers sa fondation, SEPHIS.
A observer de près son parcours, ses actions et ses réalisations quotidiennes, on peut effectivement l’identifier à la célèbre assertion de Pierre Corneille : «Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années ». Sefora KODJO est considérée aujourd’hui comme une icône africaine et internationale qui fait partie de ceux et celles qui détiennent entre leurs mains averties, les clés de l’autonomisation et du leadership féminin. Lorsqu’on le dit, d’aucun pourrait penser qu’elle est célibataire surtout au regard de sa grande implication dans les initiatives de développement des femmes, mais que non ! Mariée et mère de deux enfants, elle sait parfaitement allier ses responsabilités de femme au foyer, de mère et d’entrepreneure. Un exemple qu’elle donne et partage au quotidien avec les femmes qui, pour certaines, n’arrivent pas toujours à faire la jonction entre ces différentes responsabilités. De quoi la considérer comme le prototype de la femme africaine actuelle qui opère au quotidien un bon management entre la famille et le travail.
Pour la petite histoire comme dirait certains, elle a commencé très tôt, par des dons qu’elle faisait avec sa mère auprès des orphelinats d’Abidjan. Ces différentes expériences lui permettront de constater à quel point bon nombre de femmes ne bénéficient pas des mêmes chances qu’elle en matière d’éducation mais surtout des différentes faiblesses (au niveau de la formation, de l’accès aux ressources) observées dans l’écosystème Ivoirien. Dès lors, elle se décide d’agir, de jouer un rôle stratégique et impacter via la création de solutions viables pour les minorités (en grande partie la femme et la jeune fille), pouvant favoriser le développement économique. C’est ainsi qu’en 2009 elle crée la fondation SEPHIS qui, au fil des ans est devenue une organisation internationale spécialisée dans la promotion, l’amélioration des conditions de vie et l’octroi de plus de pouvoir à des personnes jugées minoritaires, notamment les filles et les femmes, pour agir sur les conditions sociales et économiques qui sont les leurs.
En 2019, elle a lancé le programme African Women of the Future « AWF » qui a permis de former en trois éditions, plus de 156 femmes entrepreneurs de la Côte d’Ivoire, du Nigéria, du Mali, du Sénégal, du Burkina-Faso, de la Guinée Conakry, de la République Démocratique du Congo, de la Mauritanie, du Bénin et du Cameroun. Une initiative qui bénéficie de l’accompagnement de la GIZ et de l’appui institutionnel et technique du Premier Ministère de Côte d’Ivoire. D’ailleurs, elle a été classée par l’AU-CIEFFA en 2018 parmi les meilleures initiatives du continent en matière d’éducation des jeunes femmes. Le positionnement qu’elle a su donner à ce programme ainsi que l’impact de ses actions dans l’accélération des PME dirigées par des jeunes femmes (18-35) ont suscité en août 2021, la signature d’une convention avec Ecobank Côte d’Ivoire pour la mise à disposition d’une ligne de crédit annuelle d’un montant d’un Milliard (1 000 000 000) de francs CFA (2 million $) au profit des femmes entrepreneurs de ses programmes.
Aujourd’hui, l’impact de sa fondation (SEPHIS) sur le continent africain est estimé à ce jour à plus de 16 000 bénéficiaires avec une communauté de plus de 500 volontaires. Par ailleurs Médiatrice de Paix accréditée par la division FEMWISE-Africa du Département Paix et Sécurité de l’Union africaine depuis 2018, membre pionnière de l’African Women Leaders Network (AWLN), initié par L’UA et ONU Femmes. Titulaire d’un Master en Etudes de Développement et d’un Bachelor en Business Administration, Sefora KODJO a exercé quelques années au sein de l’Administration publique de Côte d’Ivoire, en tant que Chargée d’Études au Ministère de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes puis en tant que Directrice au Ministère de la Communication et des Médias. Elle a donné sa démission en 2019 pour se consacrer à son organisation « La Fondation SEPHIS » qu’elle n’a jamais cessé d’administrer parallèlement pendant toutes plusieurs années.
Après plusieurs activités à fort impact et certainement en récompense à son engagement et à son travail, elle bénéficiera à deux reprises de bourses d’études grâce aux programmes initiés par le Président Américain Barack Obama. Tout d’abord en 2015 à New-York (Etats-Unis) via le Mandela Washington Fellowship for Young African Leaders (YALI) où elle aura l’occasion de participer au sommet présidentiel des jeunes leaders Africains et échanger pour la première fois avec l’ancien président américain Barack Obama ; puis à Johannesburg en Afrique du Sud (en 2018) où elle est devenue Alumni du programme Africa Leaders de la Fondation Obama avec laquelle elle a d’ailleurs de bonnes relations. Ces riches expériences sonnant comme une révélation vont lui permettre de renforcer son engagement dans la société civile ainsi que l’impact de son organisation. Autant dire qu’elle va également se rendre compte qu’elle peut aller plus loin et partager sa vision avec des leaders du monde tels que le président Obama qui l’a d’ailleurs félicité pour son travail en l’honneur des femmes africaines. C’était au travers d’un tweet énormément relayé et commenté publié à l’occasion de la célébration de la Journée Internationale des Droits de la Femme de l’année 2021.
Rédigé par: Christian OTSONG