Salif TRAORE, the Magic Zouglouman : une fierté musicale africaine.

Inspire Greatness

Yves Roland ALLIMAN

Alors que certains ne lui prédisaient guère un avenir aussi radieux, il a su de par son amour pour le travail, fructifier son talent musical afin non seulement de s’inscrire dans le panthéon des meilleurs artistes d’Afrique mais également servir d’exemple pour une jeunesse africaine parfois en manque de repères et engluée dans de multiples problèmes.
Salif TRAORE, the Magic Zouglouman : une fierté musicale africaine.

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S’il y a un secteur à ne point négliger dans la dynamique de croissance économique du continent africain, c’est bien celui de la culture. Et pour cause, il est l’un des facteurs de développement les plus importants tant il représente une véritable lumière pour les sociétés africaines. A l’heure où les économies d’Afrique sont engagées dans de multiples processus de développement, la culture apparaît aujourd’hui comme le lieu de nouveaux enjeux. Enjeux culturels liés à la préservation de la diversité, face à la menace d’une mondialisation perçue comme facteur potentiel d’uniformisation. Enjeux également économiques qui placent les créateurs africains dans une position de conquête de marchés. Et parmi ces créateurs, il y en a un qui, depuis plus de vingt-cinq ans, a compris que l’artiste n’est pas seulement celui qui fait chanter ou danser mais celui qui s’engage à contribuer au développement. Lui, c’est Salif TRAORE dit « Asalfo », icône de la musique Ivoirienne et africaine.
C’est un challenger, un bosseur, un grand rêveur qui a su se servir de sa passion et de son talent pour bâtir une réussite qui inspire respect et admiration. Alors que certains ne lui prédisaient guère un avenir aussi radieux, il a su de par son amour pour le travail, fructifier son talent musical afin non seulement de s’inscrire dans le panthéon des meilleurs artistes d’Afrique mais également servir d’exemple pour une jeunesse africaine parfois en manque de repères et engluée dans de multiples problèmes. De père ouvrier et de mère ménagère sans profession, il préfère dès son plus jeune âge, la musique par rapport à l’école. Sous l’influence de son frère aîné guitariste, il va dès cet instant travailler sa voix afin de servir plus-tard de belles mélodies « zougloutiques » aux mélomanes. Malgré leurs maigres moyens et un cadre de vie précaire, défavorable à une éducation de qualité, ses parents restent intraitables et désirent le voir réussir ses études scolaires.
Il finira par suivre les prescriptions parentales jusqu’en classe de Terminale où, militant aux côtés des meneurs de la lutte pour l’amélioration des conditions scolaires de l’association FESCI (Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire), la musique prendra finalement le dessus, l’amenant à participer à la création du groupe les magiciens, groupe originel d’où sort le « Magic System » dont on connait actuellement. La tâche est véritablement ardue au départ car ce groupe originel compte plus d’une cinquantaine de membres et il n’est pas aisé de progresser avec un tel nombre. Très vite, il se divise et Asalfo crée courant les années 95 – 96, « Magic System », en compagnie de Goudé, Tino et Manadja. Dès 1997, le groupe sort son premier album « Papitou » qui essuiera un échec total auprès des mélomanes. Sachant compter sur leur témérité, leur combativité et leur endurance, ils sortent deux ans plus-tard « 1er Gaou » qui embrasera le cœur du public Ivoirien, leur donnant l’opportunité dès cet instant, de distribuer leur musique en France et permettant au leader Asalfo, d’intégrer l’académie de musique de France où il en ressortira nanti d’un diplôme de musique.
Dès-lors, leur succès évoluera de manière crescendo malgré les multiples difficultés et plusieurs autres albums et singles à succès verront le jour en partie grâce aux multiples collaborations avec d’autres artistes et stars nationales et internationales. Tel un aventurier qui n’oublie jamais sa terre et qui considère sa réussite comme le moyen d’inspirer et d’impacter la vie de ses semblables, Asalfo va créer en 2008 le Festival des Musiques Urbaines d’Anoumabo (FEMUA) avec pour ambition d’offrir un spectacle avec les plus grandes stars de la planète, au village qui l’a adopté ainsi que ses amis, point de départ de leur succès. Aujourd’hui, le FEMUA revêt une notoriété institutionnelle et constitue l’une des attractions majeures au-delà même des frontières de la Côte d’Ivoire. D’ailleurs, la 14e Edition qui s’est ouverte le 12 Avril dernier à Abidjan promet d’être davantage riche en couleurs. Par ailleurs ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO depuis 2012 grâce à ses messages en faveur de la paix, il est depuis 2019, membre du Conseil Economique, Social, Environnemental et Culturel de Côte d’Ivoire avec en poche plusieurs distinctions nationales et internationales mais également plusieurs œuvres caritatives en faveur de l’éducation, la santé et la lutte contre la pauvreté.
Rédigé par: Christian OTSONG

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