Q: Monsieur Roblain NAMEGNI vous êtes le CEO de NAMé Recycling SA/NV, vous n’êtes plus à présenter. Avec vos propres mots cette fois dites-nous qui vous êtes ?
R: Je me considère comme un des multiples amoureux de l’Afrique et en particulier du Cameroun. Soucieux du développement économique, social de son pays. NAMé Recycling la structure que Dieu au travers moi à fonder, veux avoir un impact réel. Par les Camerounais, pour les camerounais.
Q: Vous êtes à la tête de plusieurs entreprises, présentez chacune d’elle svp ?
R: En plus de NAMé recycling, Je suis à la tête de TBPO, ma première entreprise active dans le Business Process Management plus particulièrement au travers la robotique. Je suis aussi fondateur d’une entreprise hydro électricité au Kenya où nous fournissons de l’électricité aux populations dans les zones rurales…
Q: Vous avez occupé de haute fonction dans de grandes organisations de rang mondial. Qu’est-ce qui vous a motivé à abandonner pour entreprendre ?
R: Vous avez occupé de haute fonction dans de grandes organisations de rang mondial. Qu’est-ce qui vous a motivé à abandonner pour entreprendre ?
Q: Plusieurs années après pouvez-vous conseiller à vos amis de vous suivre ? Si oui pourquoi ? Si non pourquoi ?
R: Question très difficile à répondre vraiment plus difficile que je ne le penserais il y’a quelques années.
Rentrer au pays afin d’y entreprendre à un prix, et je ne parle pas de l’aspect financier. Il faut s’armer de patience, de courage et surtout de sang froid à toute épreuve. Je tiens aussi à souligner que la réussite dans son pays natal n’a guère d’égal. Chacun a son histoire et Dieu nous arme pour y faire face. Si la votre devrait s’écrire au Cameroun, vous serez armé pour faire face aux difficultés. Lorsque vous surmonterez toutes ces difficultés, l’impact que vous aurez sur votre environnement n’aura nul égal. Ça reste un sacrifice qui en vaut la peine.
Q: Quels sont les préalables pour réussir dans l’entreprenariat ?
R: D’abord aligner sa passion avec le domaine d’activités dans lequel on veut se lancer, ensuite s’armer de beaucoup de patience, comprendre que le monde dans lequel on vit peut-être injuste mais être autant déterminé à rester fidèle à ses propres principes. Etre curieux, être à l’écoute des autres pour se faire sa propre opinion.
Q: Quels sont les challenges auxquels vous avez fait face ?
R: Faire financer un projet avant-gardiste surtout quand on est pionnier est pour le moins très compliqué. De même que faire face aux difficultés avec un impact social sur vos employés est plus que stressant. On se sent plus comme une malédiction qu’une bénédiction pour ceux qui sont sur notre chemin et ça, je ne le souhaite à personne.
« L’économie circulaire bien que méconnu par de nombreuses personnes va être présente dans nos vies et ceci de plus en plus. Les réservoirs de notre planète s’épuisent, il va falloir réutiliser ou transformer ce que nous appelons déchets dans l’économie linéaire en matière première réalisant ainsi une circularité. »
Q: Comment les avez-vous surmontés ?
R; Il faut donc regarder devant, ne pas perdre la vue sur l’objectif final et faire un pas après l’autre pour ne pas perdre le Nord ; Se redéfinir, se remettre en question et se demander, qu’aurais-je pu faire différemment ? La constante remise en question. En ce qui me concerne je suis content de pouvoir me refugier dans la prière et demander à Jésus Christ de me fortifier et jamais il n’a failli.
Q: Jusqu’ici, quels sont les meilleurs moments de votre parcours en tant que CEO ?
R: Les différentes réjouissances avec nos employés, sentir que l’on est utile pour autrui… cela n’a pas de prix.
Q: Vous opérez dans un secteur très porteur mais méconnu. Dites-nous-en plus ?
R: L’économie circulaire bien que méconnu par de nombreuses personnes va être présente dans nos vies et ceci de plus en plus. Les réservoirs de notre planète s’épuisent, il va falloir réutiliser ou transformer ce que nous appelons déchets dans l’économie linéaire en matière première réalisant ainsi une circularité. Pensez vous par exemple que nous aurons assez de coltan pour fabriquer les téléphones portables et autres à l’infini ? Pensez-vous que la terre va pouvoir continuer à absorber les déchets plastiques ou autres types de déchets à l’infini ? Non ! Il va falloir changer notre mode de vie, ce changement passe par la mise en place d’une circularité pour chaque type de « déchet » non bio dégradables.
Q: Vous êtes un passionné de la nature ? Quelle est votre vision ?
R: Plus qu’un amoureux de la nature, je suis partant pour un monde plus équitable, une Afrique plus fière et plus forte, d’un lendemain plus radieux pour nos enfants en Afrique et que ceux-ci ne doivent plus regarder de l’autre côté de l’océan pour rêver de meilleurs jours.
Q: Plusieurs de vos amis ont continué leur carrière dans les multinationales. Qu’est-ce qu’ils vous disent lorsque vous vous rencontrez ? Que leurs répondez-vous ?
R: La plupart sont certainement un peu plus riche financièrement que moi (rires) mais recherche toujours un sens à leur vie. Je dirais que chez moi, c’est le contraire… Je sens que je suis où je dois être mais avec un peu moins d’argent qu’auparavant. 😊 A la fin, c’est un choix.
Q: Il semble que le recyclage est une mine d’or pour les experts. Votre avis sur la question ?
R: Mine d’or ? Hmmm… La difficulté est que le recyclage demande beaucoup d’argent en investissements au début et que c’est nouveau. Il faut beaucoup d’agilité pour réaliser les financements des projets de recyclage en Afrique. Je suis convaincu que dans moins de 5 ans, les processus seront un peu plus adaptés et optimaux et que cette industrie va exploser donc c’est peut-être le moment de s’y mettre.
Q: Vous avez plusieurs partenariats avec des entreprises qui commercialisent les produits avec des emballages plastiques. Est-ce une forme de RSE ou un mea culpa ?
R: Je ne voudrais pas faire l’apologie du plastique. Mais il faut noter que c’est un matériel d’emballage sans nul pareil, il est léger, résistant, s’adapte facilement aux différentes formes. Je pense sincèrement qu’un remplacement du plastique doit se faire de façon progressive. Les entreprises avec lesquelles nous travaillons en sont consciente et ont commencé cette migration qui n’est vraiment pas facile mais on va y arriver.
Q: Depuis plusieurs années, vous avez commencé à dépouiller le Cameroun des déchets plastiques qui jonchent nos rues et quartiers. Il faut du courage ?
R; Plus que du Courage, de la détermination ce n’est pas un job facile. Ce que je déplore est le manque d’encadrement pour ce nouveau pan de notre économie. Nous avons besoin d’aide… tout seul on ne va pas y arriver.
Q: Plusieurs jeunes vous suivent. Comment faites-vous pour en mobiliser autant ?
R: Rester vrai et communiquer ce que vous êtes et croyez moi je ne suis pas toujours un modèle de succès dans tout ce que je fais. Je n’ai ni peur, ni honte de le reconnaitre. Je ne suis qu’un homme et j’apprends chaque jour de tous…Je pense qu’ils se reconnaissent en moi.
Q: Vous avez formé plusieurs sur l’entreprenariat du plastique. Qu’est-ce que c’est ?
R: Nous formons des plastiprenneur (entrepreneur dans le monde du plastique) ; nous mettons à leur disposition une NAMé BOX et nous leur assurons une formation, un préfinancement… leur permettant ainsi de se lancer dans la collecte des déchets plastiques.
[Je suis convaincu que dans moins de 5 ans, les processus seront un peu plus adaptés et optimaux et que cette industrie va exploser donc c’est peut-être le moment de s’y mettre.]
Q: Dans le cadre de votre projet, vous employez plusieurs camerounais et faites vivre plusieurs familles. Quels sont les statistiques ?
R: Pres de 1.000 personnes vivent directement ou indirectement de NAMé recycling.
Q: Quel rôle doit jouer chaque citoyen pour que nous laissions un environnement sain à nos progénitures ?
R: Soyons responsables, ne jetons pas des déchets sur la route. Montrons le bon exemple et vous savez quoi ? Vous pouvez y gagner financièrement.
Q: Quelle est votre vision de l’Afrique ?
R: Une seule phrase : C’est notre tour (rires)
Q: Un mot à tous les africains.
R: Que Dieu vous bénisse où que vous soyez… Exceller dans ce que vous faites afin que Dieu de son trône vous regarde et dise haut et fort : « celui-là ou celle-là est mon fils /fille… ». Qu’il en soit de vous comme de Job dont Dieu était très fier. Soyons fier et sans complexe, c’est notre tour (Sourires)